Le développement durable demeure important pour les conseils d’administration, même s’il n’est pas toujours l’objectif premier.
Le développement durable est souvent intégré comme une stratégie secondaire au lieu d’être au cœur des activités principales. Ainsi, lorsqu’ils s’attaquent à des défis pressants, les conseils d’administration n’accordent pas toujours autant d’importance au développement durable, mais cela ne veut pas dire qu’ils n’en tiennent plus compte. Les entreprises continuent de se fixer des objectifs de carboneutralité et d’augmenter leurs budgets verts. Même si on en parle moins, les efforts en matière de développement durable se poursuivent en arrière-plan, garantissant le maintien des initiatives et des engagements environnementaux.
Nous expliquons ci-dessous l’approche actuelle et l’état général du développement durable.
Le développement durable présente des problèmes
La surveillance accrue et les accusations d’écoblanchiment ont amené les entreprises à adopter une approche plus prudente en matière de promotion des initiatives environnementales, ce qui a donné lieu à une tendance à l’écomutisme. Selon un rapport de South Pole, un quart des entreprises ayant des objectifs de carboneutralité fondés sur la science choisissent de ne pas les rendre publics.
Cette tendance est exacerbée par l’introduction rapide de règlements stricts en matière de développement durable et d’exigences complexes en matière d’obligations de rapport dans le monde entier, que de nombreuses entreprises ont du mal à gérer. D’après un sondage mené auprès de spécialistes du développement durable, plus de la moitié d’entre eux trouvent ces exigences excessivement complexes, certains devant respecter jusqu’à huit cadres différents.
Les conseils d’administration doivent maintenant avancer avec prudence dans un paysage du développement durable en évolution rapide.
Les priorités passent d’une approche axée sur le développement durable à une approche axée sur les objectifs et les profits
Au cours des 18 derniers mois, les conseils d’administration ont dû donner la priorité à la survie financière à court terme, à la continuité et à la profitabilité. Compte tenu des incertitudes économiques persistantes, les administrateurs considèrent la viabilité financière comme une responsabilité essentielle, qui éclipse souvent d’autres préoccupations.
En pratique, cela ressemble à l’approche récemment adoptée par Unilever. Selon ses propres dires, l’entreprise a adopté une approche équilibrée entre les objectifs et les profits, de manière à réaliser ses engagements en matière de développement durable et ses objectifs financiers. Il s’agit d’un changement par rapport à son approche de gestion historiquement axée sur le développement durable.
Le développement durable reste un avantage concurrentiel
Selon un sondage mené par Deloitte en 2024 auprès des membres des générations Y et Z, 42 % des membres de la génération Y et près de la moitié des membres de la génération Z ont changé d’emploi ou prévoient changer d’emploi en raison de préoccupations climatiques. La moitié des membres des deux générations affirment faire pression, avec leurs collègues, sur leurs employeurs pour qu’ils prennent des mesures contre les changements climatiques. De même, les résultats présentés par EY montrent que, d’ici 2025, les consommateurs opteront invariablement pour des produits et des services qui sont moins dommageables pour l’environnement, la santé humaine et la société.
Le développement durable demeure à l’ordre du jour des conseils d’administration et se poursuit en arrière-plan
Le resserrement de la réglementation, les stimulants gouvernementaux, les attentes des investisseurs et la reconnaissance de la contribution du développement durable à la réussite financière sont des raisons suffisantes pour que les conseils d’administration ne s’écartent pas de cette mission collective. De plus, d’importantes mesures de déclaration obligatoire seront ou ont déjà été mises en œuvre dans de nombreux pays cette année.
La Directive relative à la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises obligera les entreprises de l’Union européenne à rendre compte d’un large éventail de questions liées au développement durable à compter de 2025. Aux États-Unis, la Securities and Exchange Commission a adopté de nouvelles règles exigeant des sociétés ouvertes qu’elles publient des informations détaillées sur la gouvernance et les risques liés aux changements climatiques.
Sous la supervision de l’IFRS Foundation, l’International Sustainability Standards Board a établi deux nouvelles normes : IFRS S1 et IFRS S2. Depuis janvier 2024, la première norme exige des informations financières liées à la durabilité et la seconde, des informations en lien avec les changements climatiques. Toutefois, d’autres exigences entreront bientôt en vigueur, chaque pays décidant des dates d’application.
Le développement durable est donc toujours à l’ordre du jour des conseils d’administration. La diminution de l’importance qui y est accordée est en grande partie due au fait que les conseils d’administration sont confrontés à divers défis externes, notamment l’adaptation aux changements réglementaires et l’intégration de pratiques durables dans leurs activités. Les efforts en matière de développement durable se poursuivent, bien que discrètement et en arrière-plan. Le développement durable progresse de façon constante, même s’il n’occupe pas toujours le devant de la scène.
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