Dans le cadre de mes fonctions chez Odgers Berndtson et des entrevues que j’ai menées auprès de leaders de tout le Canada, j’ai eu le privilège d’entendre directement les parcours et les points de vue uniques des personnes qui façonnent le secteur à but non lucratif. Récemment, j’ai discuté avec Barbara Grantham, présidente-directrice générale de CARE Canada, dont la carrière et le style de leadership reflètent un engagement profond à l’égard de l’effet social, de la défense des droits et de l’innovation. Son histoire démontre le pouvoir d’un leadership fondé sur des valeurs et l’incidence qu’il peut avoir sur les communautés à l’échelle locale et internationale.
Une carrière ancrée dans la justice sociale
Pour Barbara, une carrière dans le secteur à but non lucratif n’était pas seulement un choix, mais une vocation. Barbara avait d’abord envisagé une carrière dans l’administration publique après l’obtention de sa maîtrise; cependant, son premier rôle au sein de Centraide l’a indéfiniment orientée vers le secteur à but non lucratif. « Le secteur m’a en quelque sorte choisie, explique-t-elle. J’ai toujours eu le sentiment que ce secteur était ma maison professionnelle. C’était le secteur qui correspondait le mieux à mes valeurs personnelles et à mes expériences vécues, ainsi qu’à la manière dont je voulais m’exprimer en tant que femme, féministe, penseuse et dirigeante. »
Tout au long de sa carrière, Barbara a occupé plusieurs postes de direction et de direction générale dans le secteur à but non lucratif, notamment dans les domaines de la santé, de la santé mentale et de l’itinérance. Dans chacun de ses postes, elle a contribué à une meilleure compréhension de l’importance capitale du secteur à but non lucratif pour la société. « J’ai toujours travaillé en étroite collaboration avec les pouvoirs publics, mais je n’ai jamais ressenti le besoin de quitter le secteur à but non lucratif », déclare-t-elle. Ce dévouement témoigne de son sens du devoir et de sa conviction que le véritable changement s’inscrit dans la compassion, la résilience et la défense des droits.
Responsabiliser les autres : une philosophie du leadership
L’idée du travail d’équipe et de la responsabilisation est au cœur de la philosophie du leadership de Barbara. Elle décrit son approche comme suit : « Je fais partie d’une équipe. Donc, compte tenu de mon rôle et de mon point de vue, j’exprime une cause, je rallie d’autres personnes à cette cause et j’amène les meilleurs éléments de l’organisation à la soutenir. » Pour elle, un leadership efficace n’est pas une question de contrôle; il s’agit de faire ressortir le meilleur des autres. Elle est convaincue qu’il faut recruter des personnes fortes et compétentes, puis s’effacer pour les laisser diriger, une stratégie qu’elle juge essentielle pour créer une culture de collaboration et de croissance.
Comme elle l’explique, « il s’agit de mener et de représenter, puis de s’effacer et de laisser les gens donner le meilleur d’eux-mêmes pour soutenir cette cause ». Cette approche est particulièrement adaptée au secteur à but non lucratif, où les cadres doivent trouver un équilibre entre la passion et le devoir ainsi que des stratégies concrètes afin de mobiliser les communautés, d’inspirer les équipes et d’avoir une incidence.
Relever les défis d’un secteur mal compris
Un défi persistant pour Barbara a été la sous-estimation des contributions du secteur à but non lucratif. « Il représente 9 % du PIB de ce pays et emploie 2 millions de personnes », fait-elle remarquer, soulignant que l’ampleur du secteur non lucratif est souvent négligée malgré son rôle crucial dans la vie quotidienne. Elle explique comment la pandémie a mis en évidence cette réalité, les communautés dépendant fortement des services de santé mentale, des banques alimentaires et des maisons d’hébergement.
En outre, la structure du secteur présente ses propres obstacles. Les organismes à but non lucratif sont souvent confrontés à un manque de ressources pour les infrastructures essentielles, telles que la technologie, le perfectionnement professionnel et la stabilité financière. Barbara estime qu’en investissant dans l’infrastructure du secteur, la société bénéficierait d’un réseau plus fort et plus résilient d’organismes voués au bien-être social.
Regarder en avant : une vision pour un changement durable
En regardant vers l’avenir, Barbara voit un besoin critique de réforme structurelle dans le secteur à but non lucratif. Elle envisage un changement dans les modèles de financement afin de garantir que les organismes à but non lucratif puissent investir dans la technologie, la croissance stratégique et la rémunération équitable du personnel. « Le secteur atteint un point de bascule dans le cadre financier et réglementaire actuel », avertit-elle, soulignant l’importance d’un financement durable pour une incidence à long terme.
Malgré ces défis, Barbara reste optimiste. Son engagement envers CARE Canada et le secteur à but non lucratif reflète une vision du changement fondée sur la compassion, l’innovation et la croissance stratégique. Par son travail, elle espère susciter une meilleure compréhension de la valeur du secteur et augmenter la reconnaissance du rôle des organismes à but non lucratif dans la structure sociale et économique du Canada.
Un héritage de devoir et d’influence
Le parcours de Barbara en tant que dirigeante en est un de devoir, de résilience et de défense acharnée des droits afin de créer un monde plus juste. Sa carrière témoigne de l’influence d’un leadership fondé sur des valeurs, inspirant les autres à s’efforcer de réaliser des changements en accord avec leurs convictions les plus profondes. Selon elle, la réussite dans le secteur non lucratif ne se mesure pas seulement aux résultats, mais aussi aux vies touchées et aux communautés renforcées en cours de route.