L’évolution du rôle des responsables de la durabilité

Sommaire

Bon nombre d’entreprises cherchent actuellement à répondre à l’urgence climatique et à en tirer un avantage concurrentiel, tout en évitant d’être accusées d’écoblanchiment.

Les responsables de la durabilité qui connaissent du succès aujourd’hui ne sont plus les évangélistes d’autrefois qui travaillaient en vase clos.

Le rôle a en effet évolué au fur et à mesure que les organisations mûrissaient leur réponse à l’urgence climatique et prenaient conscience de l’ampleur des changements à apporter.

Aujourd’hui, ces responsables sont des partenaires d’affaires capables d’intégrer un programme de durabilité dans un plan d’entreprise plus large afin de permettre des compromis.

Contexte

La demande en responsables de la durabilité ou des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) augmente à mesure que la réglementation s’intensifie (notamment dans le contexte de la nouvelle directive sur les rapports de durabilité des entreprises [dite CSRD, pour Corporate Sustainability Reporting Directive] dans l’Union européenne). Et si elle s’intensifie, c’est notamment en raison de la croissance des investissements axés sur l’ESG et d’un paysage réglementaire mondial en constante évolution. Une compétence en matière de durabilité est donc aujourd’hui une nécessité absolue pour l’exploitation d’une entreprise.

Par ailleurs, les consommateurs et les employés de la nouvelle génération font pression pour que les employeurs prennent des mesures visant à atténuer l’urgence climatique.

Les entreprises sont également de plus en plus conscientes des risques importants pour leur réputation qui peuvent découler d’activités d’écoblanchiment.

Voici deux mesures que prennent les responsables de la durabilité qui connaissent du succès :

• Ils établissent un argumentaire clair en faveur du changement, lequel argumentaire harmonise les objectifs environnementaux aux objectifs commerciaux et met en évidence l’avantage concurrentiel découlant du changement;
• Ils mobilisent plusieurs parties prenantes pour concrétiser le changement; la capacité à rassembler des éléments disparates d’une organisation pour atteindre un objectif est en effet essentielle.

Les responsables de la durabilité d’aujourd’hui ne travaillent plus en vase clos. Ils sont plutôt des partenaires d’affaires capables de collaborer avec l’ensemble des autres fonctions pour harmoniser tous les objectifs d’une entreprise, ainsi que d’opérationnaliser le programme de développement durable et de l’intégrer dans toute l’entreprise.

« Les défis et les activités doivent aller de pair. Dans le passé, on s’attendait parfois à ce que le changement se produise parce que c’était la bonne chose à faire. Et dans certains cas, ça a fonctionné. Mais c’est lorsque des compromis sont nécessaires que ça bloque. Tous les défis sont systémiques. L’analyse de la rentabilité doit être faite et les objectifs doivent être harmonisés. Nous voulons recruter des équipes diversifiées, y compris des gens d’affaires, qui peuvent s’intégrer dans l’entreprise. C’est ainsi que nous créerons un mécanisme pour stimuler l’innovation et opérationnaliser la durabilité dans l’entreprise. C’est ainsi également que nous pousserons l’intégration plus loin et que nous atteindrons nos cibles dans les trois à cinq prochaines années. » Simon Henzell-Thomas, directeur, Affaires publiques mondiales, sensibilisation et transparence, IKEA.

« À la base, les responsables principaux de la durabilité sont des spécialistes en matière de transformation et apportent un réel changement en présentant les possibilités commerciales de la durabilité. C’est ainsi qu’ils donnent à la durabilité de l’entreprise une orientation plus positive. » Christine Maria Betz, responsable de la durabilité, Groupe BSH Home Appliances.

Aménagement organisationnel

Le choix d’une ou d’un responsable au sein d’une entreprise est déterminé par le niveau de maturité de cette dernière en matière de durabilité et par son secteur d’activité.

On peut choisir de nommer une ou un responsable du développement durable au sein de l’équipe de direction ou d’ajouter cette responsabilité aux fonctions d’une autre dirigeante ou d’un autre dirigeant.

Le rôle évoluera au fur et à mesure que l’organisation gagnera en maturité, qu’elle aura une meilleure idée de sa réponse à l’urgence climatique et qu’elle aura mesuré l’ampleur des changements à apporter.

« Le danger est de nommer une personne qui travaille en vase clos, alors que les autres membres de l’équipe de direction renoncent à leurs responsabilités en la matière. Quand cela arrive, au bout du compte, rien n’est fait. » Paul Druckman, président de la World Benchmarking Alliance.

Cette préoccupation est soulevée dans l’ensemble du marché et elle est particulièrement perceptible lorsque la ou le responsable de la durabilité n’a pas de lien direct avec la ou le PDG de l’entreprise.

« La durabilité ne peut pas être la seule responsabilité d’une fonction ou relever d’une seule personne. »

« Nous travaillons dur pour l’intégrer dans toutes les fonctions de direction (immobilier, achats, commerce de détail et autres) afin que les responsables et leurs équipes s’approprient la réalisation des objectifs. Nous avons tout de même conservé une petite équipe qui se concentre sur des tâches comme la stratégie, les données, l’intégration, les partenariats et les rapports. » Simon Henzell-Thomas, directeur, Affaires publiques mondiales, sensibilisation et transparence, IKEA.

La nomination interne

Il n’est pas rare que, dans le cadre d’une approche centrée sur l’entreprise, on confie la responsabilité de la durabilité à un cadre supérieur en poste qui connaît bien son entreprise et qui possède le sens stratégique et opérationnel approprié. Cette personne peut travailler avec des conseillers externes pour définir la stratégie et les objectifs à partir des éléments qui font partie intégrante des activités de l’entreprise en fonction de l’ampleur des changements requis par l’organisation. En procédant à une nomination interne, une entreprise démontre à ses employés qu’elle récompense les personnes qui défendent des causes éthiques et qui peuvent harmoniser le succès commercial avec le développement durable.

Le recrutement externe

Une fois qu’un conseil d’administration a compris les possibilités et les risques associés à l’urgence climatique et ce qui est le plus important pour son entreprise, il peut conclure qu’une transformation significative est nécessaire. Dans ce cas, il pourra chercher à recruter une ou un responsable de la durabilité à l’extérieur de l’organisation, une personne possédant les connaissances techniques et réglementaires nécessaires, ainsi que la force de direction stratégique et opérationnelle pour effectuer les changements. Au-delà des compétences techniques, la personne recrutée à l’externe peut aussi apporter une nouvelle perspective à l’entreprise. Aussi, une telle façon de faire envoie un message clair aux employés et aux clients.

Toutefois, les dirigeantes et les dirigeants qui possèdent à la fois les compétences réglementaires et techniques et la capacité de réfléchir de manière stratégique et de gérer le changement sont rares. Dans des secteurs comme la finance ou l’immobilier commercial, il existe des normes techniques et des réglementations très précises pour lesquelles les qualifications et l’expérience sont primordiales. Les personnes qui les possèdent chercheront des occasions de travailler avec des conseils d’administration et des entreprises où l’ensemble de la haute direction, chapeautée par la ou le PDG, est prête à répondre à l’urgence climatique. Ce sont les entreprises les plus à même d’attirer les meilleurs responsables de la durabilité et de s’assurer une place de choix dans le marché de demain.

Comment Odgers Berndtson peut-elle vous aider?

• Nous disposons d’expertes et d’experts sectoriels possédant des réseaux spécialisés dans le domaine de la durabilité. Ils peuvent vous aider à identifier les responsables de la durabilité dans les domaines des biens de consommation, industriel et des services financiers, ainsi que dans les organisations non gouvernementales internationales.
• Nous mettons en œuvre des programmes à l’échelle de l’entreprise afin d’identifier, d’évaluer et de former des dirigeantes et des dirigeants d’avenir pour occuper des postes de direction, des personnes possédant la vision stratégique et le sens opérationnel nécessaires pour répondre à l’urgence climatique. C’est le moyen le plus efficace d’effectuer des changements, de loin préférable à la nomination d’un seul responsable de la durabilité.

Prêcher par l’exemple

Nous nous engageons à poser des questions sur le changement climatique à tous les clients et à toutes les candidates et tous les candidats que nous rencontrons, dans tous les secteurs et toutes les fonctions dans le monde. Nous pensons que cet intérêt va de pair avec notre engagement à repérer des dirigeantes et des dirigeants qui valorisent l’inclusivité et la diversité.

Notre principale contribution à la réduction du risque climatique s’exprime dans le travail que nous réalisons pour nos clients, mais nous réduisons également notre propre empreinte carbone. Nous avons fait appel à Carbon Intelligence, une société d’Accenture, pour qu’elle nous aide à élaborer une stratégie efficace de décarbonisation. Nous sommes sur la bonne voie; nous estimons notre bilan carbone actuel selon le classement en émissions de portée 1, 2 et 3, et notre objectif de réduction sera basé sur la science du climat.

« L’établissement d’objectifs fondés sur des données scientifiques et l’harmonisation de la durabilité avec la rémunération et le rendement des membres de la haute direction sont les moyens les plus efficaces de définir et d’atteindre les objectifs de durabilité. » Paul Druckman, président, World Benchmarking Alliance. 

Si vous pensez qu’Odgers Berndtson peut vous aider à atteindre vos objectifs en matière de durabilité ou d'ESG, contactez Dominik Legault, directrice principale et responsable de l’ESG chez Odgers Berndtson Canada.